Nous ne voyons jamais qu'une seule réalité à la fois. Ce que nous pensons être « réel » peut très bien n'être qu'une apparence, un hologramme phénoménal. À l'époque d'internet, des mondes virtuels et de l'astrophysique quantique, l'être humain se trouve encore plus déboussolé que 50 ou 500 ans auparavant. Nous ne rentrerons pas ici dans des considérations d'ordre métaphysique ou simplement philosophique. Cependant, ne perdons jamais de vue que nous ne sommes pas les seuls dans l'univers, que plusieurs mondes se superposent à la manière des poupées russes, que ce que nous ne voyons pas d'une manière physique peut très bien exister sur un autre plan vibratoire que l'univers sécurisant d'une existence trop monotone. Pour ceux d'entre vous auraient déjà lu les ouvrages de Carlos Castaneda, ces propos n'auront rien d'étonnant. Bien que la perception des différents pondes, dans notre tradition, ne soit pas toujours conforme aux visions taoïstes, toltèques ou soufis... Car chaque tradition, inscrite dans une généalogie territoriale précise, génère son propre égrégore. Notre pensée, nos perceptions sont dépendantes de l'égrégore. Elles le nourrissent et s'en inspirent dans un double mouvement de partage et de don. Ce qui peut sembler abstrait dans un livre se vérifie par la pratique et ne passe plus par l'intellect. Une même phrase, un groupe de mots, peuvent comporter plusieurs degrés de signification, a l'exemple de certains blasons du Moyen-Age ou des enluminures alchimiques qui dévoilent à l'adepte les étapes progressives de la transmutation. (Enluminure représente des petits dessins réalisés sur une feuille de papier et ici sur un parchemin). 

Dans le druidisme opératif, la perception de l'invisible facilite la liaison avec les mondes intermédiaire. Plus on avance sur ce sentier et plus on sent que l'univers est une force indescriptible. Lancelot, Galaad ou les grands bardes de la tradition celtique ont introduit de très bonne heure une remarquable dimension poétique et légendaire (mythologique) dans l'inconscient collectif des peuples indo-européens. La poésie nous aide à voir l'autre côté des apparences. La musique et la danse complètent cet art de percevoir. Car l'esprit saint d'un Graal de Gloire vit avant tout au cœur de l'être. La perception des plans subtils change la conscience du néophyte. Un véritable Jeu de l'Oie se met en place dans notre esprit. Si on se trompe, ce n'est pas grave! Les épreuves nous enseignent l'humilité et la sagesse. Celui qui accepte de perdre (ses illusions et son ego) n'a-t-il pas déjà gagné? 

Vous êtes relié dorénavant, par le fait même de lire ce résumé et de mettre en pratique les rituels proposés à une force indestructible, aussi vieille que le monde, invisible mais réelle. Cette puissance élémentaire dépasse de loin les égrégores. 
Elle prend racine dans la conscience, à l'intérieur du cœur de l'être. Elle vous relie à l'univers, au magnétisme intemporel des dimensions cachées de l'Être. 

De quelle force s'agit-il ? Quelle puissance mystérieuse peut interférer avec autant d'efficacité afin de nous aider et de nous éclaire ? 

Cette force antique et millénaire constitue l'égrégore dont je veux vous entretenir. 

Dans l'occultisme traditionnel, il s'agit d'un ensemble de forces bénéfique ou maléfiques. Ces forces-pensées résultent des volontés conjuguées de plusieurs individus qualifiés. Ceux-ci se réunissent dans un but commun. Chacun d'entre eux va apporter le « meilleur » de son énergie. L'ensemble de ces forces et ces désirs élabore peu à peu une puissante énergie collective. Par des rituels appropriés, selon les lois rigoureuses de la cyclologie lunaire, les occultistes vont purifier et affiner cet égrégore. 

Un égrégore de qualité peut durer plusieurs siècles, voire plusieurs millénaires, sans jamais perdre son intensité. Au contraire, il se nourrit des énergies extérieures apportées, consciemment ou inconsciemment, par les autres hommes. 

La civilisation de l'Atlantide, de l'ancienne Egypte, l'ordre du temple et les Cathares, le lamaïsme tibétain, la Golden Dawn et un grand nombre de sociétés secrètes ont constitué, au fil du temps, des égrégores vraiment puissants. 

Une conception celto-taoïste du monde est souverainement à l'œuvre dans la pratique initiatique des rituels celtes et chamaniques. On entend par celto-taoïme une alliance ingénieuse entre l'Orient et l'Occident à travers la fusion du taoïsme et du druidisme. Le terme de « fusion » renvoie ici à une expérience sensorielle et perceptive du monde. Cette intuition phénoménologie induit une modification sensible du comportement quotidien de l'adepte. 

Michel-James Cornudet, à la fin de sa vie étudiant les rapprochements étonnant qui existent entre les Triades bardiques et la Tao-te-king de Lao Tseu. Cette étude comparative mériterait d'être approfondie. Les éminents poètes Kenneth White et Victor Segalen ont eux aussi longuement parcouru ces vastes paysages de la philosophe celto-taoïste. 

Les origines chamaniques du taoïsme ne sont un mystère pour personne. Quant au druidisme, et malgré ce qu'en pensent la plupart des universitaires, il détient en partie un héritage pré-celtique, néolithique et primitif. Sans même parler du chamanisme, il est bien évident que ces forces archaïques de la religion préhistorique (peinture rupestres, culte du feu et de l'orage, chasse rituelle et cueillette) ont considérablement influencé les tribus celtes et leurs druides. Le débat reste ouvert sur ces questions énigmatiques. 

Du seul point de vue philosophique, l'enseignement du druidisme rejoint celui du taoïsme. Quand à René Guénon, il mettait en parallèle l'initiation soufie et le détachement taoïste. Les courants iraniens du soufisme ismaélien (Sohrawardi et Nezami) font parfois apparaître la figure du Graal. Le vase sacré du Saint Graal, dans sa version christianisée (influencée par les gnostiques) représente le Calice divin Sacrifice. Le sang du Christ fu receuilli dans cette coupe cerclée D'émeraudes. Il y a là un grand mystère que peu d'élus ont intégré.